Installés en France dans le département des Landes depuis 1998, Pierre-Johann SUC et Magali POBEL formés au Centre National de Danse Contemporaine d'ANGERS , imaginent leurs premières pièces en 2000.

 

 

Touche-à-tout insatiables, ils se placent rarement à l'endroit où on les attend.

 

 Jan Vormann dit qu’au delà de la compagnie de danse, Androphyne est un « White cube que l’on aurait repeint en noir ».

 

La question est ainsi toute posée : Androphyne est elle encore aujourd’hui une « compagnie de danse » ? 

On peut dès à présent et sans prendre trop de risque répondre que non, Androphyne n’est plus seulement une « compagnie de danse » . La chose se complique néanmoins lorsque l’on avance l’évidence qui suit : Pierre-Johann Suc et Magali Pobel voient, fabriquent, et n’appréhendent leur réalité qu’avec les yeux de « gens de la danse ». Alors qu’en est-il ? Sont-ils des plasticiens dont le médium serait le corps dansant ? Des chorégraphes qui auraient investi le champ de la performance et des arts visuels ? ou simplement des auteurs pluridisciplinaires ?

 

 

Le mot est lancé : pluridisciplinarité.

 

 

Si eux-mêmes définissent leurs travaux comme des « objets chorégraphiques non identifiés », ce n’est pas anodin. Le pur spectacle de danse est un cadre trop restrictif pour leur pratique. Faut-il rappeler qu’ils sont d’une génération qui a autant idolâtré Pina Bausch que Kurt Cobain? Une génération du « zapping » disait-on.

Nourris aux premières salves de « l’action culturelle » et, simultanément, aux prémices de la « télé-spectacle ».

Du « jeu de la vérité » à l’oeuvre de Stockhausen, des caves bruyantes des années 90 au CNDC d’Angers, ils ont tout avalé , tout digéré. Comment pouvaient-ils alors ne pas aborder le spectacle comme un être tentaculaire, sinué de chemins de traverse qu’il faudrait emprunter tous et pourquoi pas simultanément ?

 

  

La dispersion comme champs de bataille, la curiosité comme arme.